Une journée dans l’atelier de Nicolas Favard, artisan joaillier à La Rochelle

Le soleil se lève doucement sur La Rochelle. Dans une ruelle calme, au 80 bis rue de la Muse, une petite vitrine discrète attire le regard : celle de l’atelier de Nicolas Favard. En poussant la porte, on entre dans un autre monde, un monde où le temps semble ralentir pour laisser place à la passion, à la création, et à une belle aventure humaine.

9h00 : Le calme avant la création

À l’intérieur, l’odeur du bois ciré et des métaux chauffés flotte doucement dans l’air. Nicolas est déjà à son établi. Autour de lui, des outils patinés par les années racontent mille histoires. Il commence la journée en silence, inspectant les pièces en cours, choisissant les pierres, affinant les détails sur les croquis. Ce moment de calme est précieux, propice à la concentration.

10h00 : L’atelier s’éveille

Peu à peu, l’atelier s’anime. Le reste de l’équipe arrive : les deux alternantes prennent place. L’une se forme en joaillerie, curieuse et concentrée à l’établi. L’autre évolue dans le marketing et la communication, déjà en train de prendre des photos, de noter des idées de contenus et de suivre les projets clients en cours.

L’ambiance est dynamique, bienveillante. Chacun a sa place, chacun apporte sa pierre à l’édifice. Ensemble, ils forment une équipe soudée, passionnée, où la transmission est au cœur du quotidien.

10h30 : Rencontre avec un client

La clochette de la porte tinte. Un couple entre, un peu intimidé. Ils souhaitent concevoir une bague de fiançailles, différente, qui raconte leur histoire. Nicolas les accueille avec un sourire chaleureux, la discussion est simple, sincère. Nicolas esquisse quelques formes sur son carnet. Il capte les émotions, les envies, les rêves. Ici, chaque bijou est une rencontre avant d’être un objet.

12h30 : Retour à l’établi

Après la rencontre, il retourne à ses tâches. Sous la loupe, les gestes de Nicolas sont précis, presque chorégraphiés. Il travaille sur une bague en titane et ébène, deux matériaux qu’il affectionne particulièrement pour leur caractère brut et élégant.

Formé en France, mais aussi en Asie — à Hanoï, puis à Pékin où il a même dirigé son propre atelier — Nicolas a développé une maîtrise rare des techniques de ciselure, de sertissage et de travail des métaux. Ses créations, inspirées de ses voyages et de sa passion pour la matière, mêlent tradition et modernité avec subtilité.

15h00 : L’ouverture vers l’international

Depuis quelque temps, une nouvelle voix résonne dans l’atelier. C’est celle d’une stagiaire allemande venue dans le cadre du programme Erasmus. Curieuse et appliquée, elle découvre les coulisses de la joaillerie française tout en apportant un regard neuf sur les pratiques de l’atelier.

Nicolas accorde une grande importance à la transmission. Il accueille régulièrement des stagiaires, qu’ils viennent de France ou d’ailleurs. Chaque présence enrichit la vie de l’atelier, nourrit les échanges et crée un esprit d’équipe vivant et dynamique.

16h00 : Réparations, histoires et émotions

Dans un coin de l’atelier, un petit écrin attend. À l’intérieur, un pendentif ancien, usé par le temps, chargé d’histoire familiale. Nicolas l’examine avec attention. Restaurer un bijou, ce n’est pas simplement le réparer : c’est lui redonner vie sans en effacer l’âme.

Avec patience, il polit, ressoude, redonne de l’éclat. Pendant ce temps, l’alternante joaillière observe, apprend le respect du geste. Celle en communication imagine comment raconter cette belle transformation dans une prochaine vidéo.

18h00 : L’écho du jour prépare celui de demain

La journée s’achève. Les outils sont rangés avec soin, les ordinateurs s’éteignent, les croquis sont glissés dans des pochettes. Demain sera une autre journée de création, de rencontres, de défis.

À l’extérieur, la rue est calme. Mais à l’intérieur de l’atelier, l’âme des bijoux continue de vivre, portée par un artisan et une équipe unie, passionnée et ouverte sur le monde. Car au fond, c’est peut-être ça, la magie de Nicolas Favard : un atelier où tradition, transmission et innovation ne font qu’un.